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25/02/2020

Tarzanides du grenier n° 408

RENE GIFFEY l'ancêtre "bédéaste"

 

Ce que beaucoup ignorent sans avoir l'impatience de sans corriger c'est que la bande dessinée n'exista pas officiellement chez nous avant les années 1950. Les gens disaient "Histoire en images", et nos professeurs étalaient leur mépris devant nos guignols et nos "Mickey à la gomme". Apprenez à lire au lieu de rêvasser devant de mauvais dessins.

 

Justement, tiens ! sur ce sujet voici un des exemples déjà bien ancien de ces HISTOIRES EN IMAGES qui pouvaient nous coûter une gifle lorsqu'on vous y surprenez le nez suspendu entre deux pages.

 

 

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Ce titre venait de la fameuse Société Parisienne d’Éditions. Autant dire qu'il s'adressait à mon père en 1930, période pendant laquelle ce genre de récit imagé ne convenait pas aux filles.

 

Avec son numéro 727 du 7 janvier 1930 on pourrait croire que ce journal illustré venait de loin dans le passé. Mais non puisqu'il était publié trois fois chaque semaine : les mardis, les jeudis et les dimanches. Cette fréquence de parution était compensée par un tout petit nombre de pages : quatre pas une de plus. Chaque exemplaire comporte une histoire complète et seul le nom de l'écrivain figure, le dessinateur n'étant pas mentionné. Doc Jivaro croit pourtant reconnaître dans le graphisme les débuts de René Giffey. Un autre exemple de son talent apparaît également dans le numéro du 8-6-1930, toujours sans signature.

 

 

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On peut diviser le travail prolifique de René Giffey en deux parties l'une d'avant guerre, l'autre d'après. Nous voulons dire par là qu'il contenta d'abord un public d'adultes avec des illustrations de petites femmes plus ou moins coquines, avant de se consacrer presque exclusivement à des bandes dessinées destinées à la jeunesse. L'amusant est peut être à trouver dans quelques silhouettes de cowboy : leurs bottes cuissardes qui ne sont pas sans garder le souvenir de certaines paires de bas attachées aux jambes de demoiselles malicieuses. Il vécut en compagnie d'une danseuse des Folies Bergères pendant ses débuts, et posséda un grand atelier d'artiste Place Pigalle. C'est en septembre 1965 qu'il disparut.

 

- Vous voulez plaisanter ? - Comme si Doc Jivaro en avait l'habitude.

 

Doc Jivaro

 

01/02/2020

Tarzanides du grenier n° 400

 

Oui cette reliure de journaux BD année 1937 sous couverture cartonnée est en mauvais état de conservation - très mauvais état. Cependant l'intérieur c'est à dire les vingt-deux numéros hebdomadaires se portent plutôt bien malgré leur grand âge. Chacun compte huit pages dont quatre toutencouleur, le format étant de : 38 X 26 cm.

 

BD-Boum,-couverture.jpg

 

 

Il n'y eut qu'un seul album "Boum !" édité par la SPE. Nous y voyons une des toutes premières BD signée de René Giffey : Les Frôle la Mort ... Mais le poids du comique est supporté par Zoé Plouf Femme à Poigne. Une dame volumineuse libérée sans avoir à se comporter en lesbienne.

 

 

BD-Boum,-19-08-1937.jpg

 

Chaque numéro coûtait 45 centimes en un temps où les familles n'imaginaient pas devoir jeter aux oubliettes les pièces de monnaie de 1 centime.

 

Dans ce même journal nous trouvons le nom de Liquois. Liquois, tout de suite après la deuxième  seconde Guerre Mondiale, inventa une cocotte en papier que les éditeurs français pouvaient imprimer pour faire savoir à la concurrence américaine qu'un grand retour de nos BD cocardières était efficient.

 

L'album endommagé me fut donné par un de mes cousins de la rue Championnet. Cet homme était bien plus âgé que moi ... Il venait de déserter quelque peu la politique lui qui avait été un des fidèles du secrétariat de Guy Mollet.

 

Guy Mollet vous vous souvenez ?

 

Doc Jivaro

 

17/03/2018

Tarzanides du grenier n° 289

Doc Jivaro avait préparé un article à propos d’un héros de papier BD : JIM TAUREAU. Sans évidemment prévoir que le hasard le placerait en présence de trois brochures épaisses, chacune de 50 grandes pages imprimées d’images illustrant : LES MISÉRABLES.

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Doc Jivaro n’eut pas à renchérir le prix annoncé par la responsable des achats dans l’Hôtel des Ventes Place de la Poterie à Montluçon.

 

« Sur les trois volumes, vous avez vu que le deuxième est troué en haut à gauche, n’est-ce pas ? »

 

J’avais vu.

 

Cette longue BD réussie par René Giffey, je l’ai connue depuis sa première édition dans l’hebdomadaire TARZAN, numéro 1 de septembre 1946 jusqu’au final numéro 140 du 29 mai 1949. M’en payer une réédition même un tant soit peu endommagée ne m’a pas ruiné : 15 euros.

 

René Giffey travaillait tranquillement mais rapidement, œuvrant souvent pour les Éditions Mondiales de Del Duca. Quelques critiques lui reprochent de ne pas avoir été un véritable bédéiste mais simplement un bédéaste. Entendez par là qu’il assemblait de façon monotone le dessin et le texte. Doc Jivaro ne débattra pas, ici de cette nuance entre deux termes. Il préfère savoir que cinquante années se sont écoulées sans que MONSIEUR René Giffey ait eu à subir un concurrent dans l’art d’interpréter graphiquement la romance écrite par Hugo le Victor.

 

NB Croyez vous vraiment qu’après avoir passé les premières années de sa vie dans le bouge des Ténardier, à servir la vinasse aux rouliers et routiers, Cosette ait pu grandir comme une oie blanche, une sainte Nitouche ?... Hugo n’agitait que ds fantoches.

 

Doc Jivaro

 

20/01/2018

Les Tarzanides du grenier n° 283

 

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Les Indiens d'Amérique, Robert J. Moore

Traduit de l'anglais, Ed. White Star, Italie, 2002  

 

Aquarelliste et artiste peintre d’un talent respectable et doté d’un souci documentaire remarqué, George Catlin (1796-1872) offre le rare avantage d’avoir souvent vécu parmi les tribus amer-indiennes lorsque les Européens migrants et les africains esclaves n’avaient pas encore ruiné les coutumes ancestrales installées dans des territoires non américanisés.

 

A propos de la peinture ci-dessus. Catlin écrit :

 

« le début des épreuves commence le quatrième jour vers midi une silhouette solitaire s’approche du village. Sur son corps nu, peint en noir son tracé des anneaux blancs sur son visage son dessiné d’énormes crocs blancs. Un gigantesque organe sexuel mâle taillé dans le bois et peint en rouge (...) la femme qui s’est emparé de l’organe rouge »

Etc, etc.

 

Beaucoup, beaucoup plus tard le dessinateur français René Giffey (1884-1965) s’inspire de ce supplice, à la fois épreuve et spectacle pour de jeunes indiens. Il publie huit images descriptives dans le magazine hebdomadaire TARZAN numéro 90. Bien sûr, conformément aux mœurs européennes imposées par le judéo-christianisme, René Giffey s’abstient de représenter le postiche sexuel. Mais l'année suivante à partir du 19 juillet 1949 c’est la totalité des huit images ci-dessous qui aurait été interdite si le magazine TARZAN s'était risque à les éditer.

 

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Témoin oculaire, Catlin attribuait cette cérémonie cruelle au peuple mandan.

 

René Giffey imagina la scène chez les Chayennes.

 

Enfin, remarquons que l'hebdo TARZAN était publié chaque mardi et que son numéro 90 fut daté du 6 juin 1948. Or il n'existe aucun mardi 6 juin pendant l'année 1948. le mardi était le 8 juin. Il y eut donc erreur de datation imprimée.

 

Doc Jivaro – mfcl

(avec l'aide de Marie-France)

 

26/08/2017

Les Tarzanides du grenier n° 265

 

- Non ! Pas celui-ci ! Je le possède à la maison ! Tu ne te souviens pas me l’avoir déjà acheté ?

 

J’avais reconnu le dessin imprimé toutencouleur sur chacune des deux couvertures. Comment ne l’aurais-je pas reconnu ?

 

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Effectivement ! Les deux couvertures se copiaient l’une l’autre, comme si les hebdomadaires reliés à l’intérieur étaient identiques. Mais pas du tout !

 

La couverture de gauche assemble les numéros de 100 à 114 ; par contre celle de droite groupe les numéros 280 à 287. Aussi fallait-il regarder à l’intérieur pour constater cette différence. Le petit libraire montluçonnais voulait bien vendre mais craignait que le gamin endommageât en la feuilletant la marchandise toute neuve. Enfin, bon ! Maman étant à mes côtés le commerçant me laissa tourner quelques pages …

 

L’éditeur Cino Del Duca payait la page de BD et non pas le nombre de dessins BD présents sur la page. Ainsi diminuait il le coût de production de ses journaux grâce à une vertu devenue cardinale chez lui : obtenir davantage d’images BD dans le journal sans avoir à accroître le nombre des pages. Le Rallic et René Giffey, deux des plus prolixes bédéistes du moment, apprirent à se conformer aux desiderata du patron. L’historien de BD conserve quelques-unes des lettres que René Giffey écrivit en se plaignant de ne plus disposer d'assez de temps pour augmenter la quantité d’images tout en conservant leur qualité. C’est que l’empereur de la Presse du Coeur demandait toujours davantage d’images pour diminuer l’espace laissé au rédactionnel. Il partait d’une idée commercialement juste : l’écolier préfère regarder des dessins plutôt que lire des textes. Un choix qui contrariait beaucoup nos instituteurs, lesquels accusaient l’éditeur italien de captiver trop facilement les clientes populaires en les détournant de la littérature dite sérieuse.

 

René Giffey et Le Rallic excellaient à tracer des personnages tels que mousquetaires ou cow boys. Mais leur talent était pris en défaut lorsqu’il s’agissait pour eux de tracer des engins mécaniques, automobiles ou avions, etc. Français traditionnels, nos deux maîtres n’utilisaient pour ainsi dire jamais le GROS PLAN. Cette absence les opposait et les oppose encore au graphisme américain.

 

BD-Le-Rallic-et-Giffey.jpg

Exemples rarissimes par lesquels Le Rallic et Giffey s’essayèrent à l’art du Gros Plan.

 

Breton du terroir et « plutôt de droite » Le Rallic, cavalier émérite, s’était bâti une réputation enviable de dessinateur de chevaux. Ce qui n’empêchait pas René Giffey d’en critiquer leur silhouette : « Il les dessine toujours avec deux ou trois vertèbres en moins. »

 

11/03/2017

Tarzanides du Grenier n° 245

  

L’événement est aujourd’hui archi-claironné par les média : le navigateur Sébastien Destrémau arrivé dernier de la Course du « Vent des Globes » se retrouve quasiment célébré comme s’il venait d’arriver en premier. Or, il cumule plus d’une quarantaine de jours de retard.

 

Cependant faisons nous comme l’écho d’une de ses confidences : « Je n’avais pas emmené assez de nourriture ! j’ai dû essayer de pêcher du poisson. Mais je ne suis pas bon pêcheur ».

 

Lorsque Tarzan entreprit de franchir de longues distances océanes, il le fit en équilibre sur un radeau. Et lorsqu’il dut s’alimenter il se montra aussi bon pêcheur qu’il était bon chasseur de gibier. Il ne manqua aucune des proies filant de toutes leurs nageoires.

 

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La preuve dans les trois images ci-dessus que Doc Jivaro vient de sortir du numéro 1 du TARZAN hebdomadaire daté du 28 mars 1953.

 

A ce moment là, l’écolier que j’étais s’approchait de ses onze ans, et le fameux « Grand Magazine d’Aventures » était interdit de publication depuis bientôt toute une année en France. Les curés de Pie XII et les cellulars de Staline s’étaient réjouis par la Loi de 1949 de, méchamment nous démunir d’un de nos personnages fictifs préférés.

 

De TARZAN, mes jeunes amis et moi avions fait notre deuil. Quand, soudainement, une affiche apposée tout à côté du bâtiment des douches municipales, square Dunand, nous annonçait le retour inespéré de l’hebdomadaire TARZAN. Une annonce qui nous rendit heureux mais qui renfrogna un de nos instituteurs : le camarade Servent, qu’un bonhomme de la rue Raquin avait entrepris de surnommer abusivement « L’œil de Moscou ».

 

Dès les premiers battements de ferraille de la cloche de l’école autorisant notre sortie, je m’empressais vers le domicile parental, là où trois assiettes d’un ménage à trois attendaient d’être garnies pour le repas de midi.

 

- M’man ! File moi 25 francs.

- Et pour quelle belle raison s’il te plaît ?

- Tarzan est de retour.

 

Je filai en vitesse jusqu’au bar-café-tabac’presse Le Miscailloux. La patronne, dont je ne me souviens ni le visage, ni le nom, s’exclama amusée : tu as de la chance ! Il ne m’en reste plus qu’un seul ; Tous tes petits capains m’ont dévalisée.

 

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Le grand format de ce nouveau numéro 1 était de mêmes dimensions (28,5 cm X 38,5 cm) que l’ancien disparu à son numéro 293 du 3 mai 1952. Douze pages avec la moitié toutencouleur et les six autres simplement imprimées de nuances de rouge accompagnées d’une teinte grisâtre. Je n’y retrouvai pas LE Buffalo Bill de René Giffey : un Duck Hurricane lui avait piqué sa place centrale. Quant à l’adolescent Nat, mousse du Santa Cruz, il avait changé de nom devenant Yann du Goléand.

 

Toutefois, cette troisième série de l’hebdomadaire TARZAN ne parvint pas à prolonger son existence au-delà du numéro 31. Son éditeur italien Del Duca ayant encore été persécuté par la trinité du goupillon, de la faucille et du marteau.

 

Un matin ou un soir, mon père me donna une inquiétude : " Dis donc, puisque ton TARZAN est revenu on va arrêter de t’acheter ton INTREPIDE et ton COQ HARDI. Ça nous fera des économies ".

 

- C’est pô juste !

 

Heureusement pour mon bien être, Papa et Maman n’étaient pas pingres même s’ils n’étaient pas riches. Ce fut finalement moi dans l’année suivante qui renonçai à plusieurs de mes illustrés de petit garçon.

 

Doc Jivaro et Mfcl